Un plan d’aisance aquatique pour lutter contre les noyades accidentelles
Le lundi 2 décembre 2019 à Amiens, la ministre des sports était l’invitée d’une table ronde régionale, pour lutter contre les noyades et développer l’aisance aquatique.
La noyade est la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans en France mais concerne aussi les autres catégories d’âge.
La France a connu un nombre important de noyades accidentelles en 2018 : 1 169 sur la période de juin à août selon les résultats intermédiaires de l’enquête « noyades 2018 » publiés en septembre 2018 par Santé publique France. Chez les moins de 6 ans, les chiffres sont élevés : 332 noyades accidentelles au total soit +84 % par rapport à l’enquête 2015. Parmi les noyades suivies de décès chez les moins de 6 ans, les trois quarts sont survenues en piscine privée.
Dans ce contexte, le ministère des Sports se mobilise pour lutter contre les noyades en lançant le plan « Aisance aquatique ».
Ce dispositif ambitieux et global, élaboré avec les ministères de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, de l’Intérieur, et de la Santé, propose une approche rénovée du milieu aquatique et avance des solutions concrètes pour faciliter la familiarisation avec l’eau dès le plus jeune âge, favoriser l’apprentissage de la natation et, ainsi, mieux prévenir les risques de noyades.
Lors de cette table ronde à Amiens, l’ancienne nageuse professionnelle est notamment venue présenter la suite du dispositif "J’apprends à nager", renouvelé au printemps dernier : un atelier initialement à destination des enfants de 6 à 12 ans.
Un plan d’aisance aquatique qui s’étoffera l’an prochain, avec un apprentissage plus poussé pour les élèves âgés de 3 à 6 ans. L’objectif est de faire apprendre la natation à 450 000 enfants de maternelle dans tout le pays, à l’horizon 2024. Au total, "775 classes bleues" seront retenues par le projet dans toute la France. Ce plan d’aisance aquatique se composera de trois niveaux, avec une finalité : regagner le bord à la nage et sortir seul du bassin à l’âge de 6 ans.
« Comme en classe de neige, nous voulons avoir des "semaines bleues" de natation, pour que des enfants aient des apprentissages le temps d’une semaine. » (Maracineanu Roxana, Ministre des sports)
Les grands axes du Plan « Aisance Aquatique » :
-* La précocité des acquisitions aquatiques :
Dès les classes de MS, GS et CP (4, 5 et 6 ans), les enfants pourront bénéficier de séances aquatiques pour acquérir une aisance dans l’eau. L’enjeu sécuritaire a été réaffirmé, il ne s’agira pas d’apprendre des nages codifiées mais de faire collaborer tous les acteurs autour de ce projet : associations, collectivités, clubs sportifs, Éducation nationale, parents …
-* Un apprentissage massé :
C’est l’une des nouvelles mesures phares du plan « Aisance Aquatique » porté conjointement par Roxana Maracineanu et Jean-Michel Blanquer. En complément des séances hebdomadaires de natation scolaire, les deux ministres souhaitent lancer une expérimentation visant à densifier les séances en augmentant le temps effectif dans l’eau. En une semaine, et à raison de deux séances par jour, les enfants de maternelle sont susceptibles d’acquérir les bases durables de l’aisance aquatique dès 4 ans. Une expérimentation sur deux semaines à raison d’une séance par jour sera possible.
-* Une pédagogie spécifique :
L’idée de placer des adultes dans l’eau avec les enfants pour notamment faire sentir la flottaison du corps a été évoquée. La ministre des sports a ainsi lancé un grand chantier de rénovation de l’apprentissage de la natation impliquant l’ensemble des parties prenantes (fédérations, MNS, Education Nationale, etc). L’objectif est de faire évoluer les différents tests existants vers une référence unique lisible pour les usagers. A ce titre, une conférence nationale de consensus est organisée à Reims du 20 au 22 janvier 2020.
L’aisance aquatique s’impose comme un enjeu de politique publique. C’est une politique gouvernementale identifiée comme OVQ, devenue un « objet de la vie quotidienne ». Dans ce contexte, la ministre des sports a réaffirmé sa volonté d’inscrire chaque élève dans un parcours individualisé autour du savoir nager.